SEMAINE 4: "El Condor pasa"


(chanson dédiée à la ville d'Arequipa)

Pourquoi ce titre me direz-vous? Parce que c’est la chanson emblématique du Pérou. Pourquoi d’autre? Parce que j’ai visité le 2ème canyon le plus profond du monde ce week-end et j’ai pu admirer des vols de Condor. Ah dieu que j’aime être ici!!

Plus sérieusement, après la réunion Skype de jeudi dernier, et un week-end à danser la salsa et à faire du tourisme, beaucoup de questions se bousculent dans ma tête, m’amenant à approfondir mes réflexions.
Par exemple:
-faire la distinction expression orale et intéraction. Si je laisse mes apprenants s’exprimer, essentiellement sur des points de civilisation (comment c’est en France et comment c’est au Pérou), je devrais proposer plus de situation authentique.
-A développer: la réflexion sur le plurilinguisme en classe de F.L.E: comment mes apprenants réagissent quand ils ne comprennent pas et comment moi je réagis. Ici, ils passent directement par la traduction en espagnol (plus ou moins selon les apprenants) > vision monolingue. L’avantage c’est qu’ils savent que mon espagnol laisse à désirer donc certains étudiants essayent de passer moins par la traduction (avantage car reformulation en français). Du coup, j’essaye de calquer le français sur l’espagnol, ça fait bien rire mes apprenants mais parfois ça marche!! Pour ma part, j’essaye de m’expliquer le plus possible en français mais je traduis souvent en espagnol aussi. L’anglais peut être une langue pivot mais cela reste rare car les apprenants ne parlent que rarement l’anglais ici. Cette situation est vraiment différente de Montpellier où je ne passais jamais par la traduction, ce qui était évidemment beaucoup plus facile. Je favorise le plurilinguisme, j’espère que vous aussi!
-Quelle différence Nord/Sud dans l’apprentissage: quelle politique linguistique et éducative au Pérou? L’accès à l’enseignement est limité, la qualité des enseignements n’est pas géniale dans le public mais bonne dans le privé (selon mes apprenants)
-Comment enseigner l’oral: toujours le problème de la correction. Pour mes cours de conversation: ce n’est pas évident de trouver des sujets car il n’y a pas vraiment d’objectifs linguistiques: ils sont là pour parler français point, peut importe le sujet (selon la directrice). Du coup, j’essaye d’organiser une discussion autour d’un sujet par semaine. Je donne à tous mes étudiants après chaque cours (même un jour sur l’autre), un texte à me résumer à l’oral la fois suivante et 5 questions qu’on peut poser sur ce texte. A la moitié/fin du premier livre ça va, mais pour les débutants complets non: l’usage de l’espagnol est obligatoire. Je me suis posée également la question de l’écrit à l’oral. Je m’explique: quand les apprenants ne connaissent pas un mot, dois-je l’écrire au tableau ou juste leur donner le mot?
-La grammaire: inductive pour moi, je veux les faire réfléchir sur la règle, même si ça prend beaucoup plus de temps. De cette manière, les apprenants retiennent plus vite: je leur demande par exemple de me trouver des exemples. Une idée pour l’avenir: faire réfléchir l’apprenant sur comment cette règle fonctionne en espagnol: ça peut les aider à comprendre et à les rassurer (le français ce n’est pas si terrible!). Par exemple, demain, je vais faire une leçon sur les pronoms possessifs. Le français et l’espagnol étant des langues voisines, j’aimerais amener l’apprenant à se questionner sur comment ça fonctionne dans sa langue pour pouvoir ensuite introduire la règle française. Ayant beaucoup de similarités entre les mi/mon ça devrait l’aider à se sentir à l’aise avec notre langue.
-Pour ce qui est de l’enseignement avec les manuels: ma directrice m’a donné ses plans de cours pour que je suive scrupuleusement un plan et avoir un cadre. Malgré ce schéma, et un manuel, je me rends compte qu’on ne fera pas le même cours, on ne dira pas les mêmes choses. Ca parait évident pour vous ce que je dis là, mais pour moi ça ne l’était pas jusqu’à aujourd’hui! On peut avoir un très bon manuel et dispenser des cours de mauvaise qualité mais aussi avoir un manuel inintéressant et arriver à motiver l’apprenant (et là l’enseignant est balèze!)

Les inconvénients des cours particuliers:
-Impossibilité de faire des simulations globales (snif)
-Les situations authentiques ne se font qu’à deux
-Quand l’apprenant ne vient pas, le cours est perdu (j’ai une apprenante qui ne vient pas et qui ne prévient pas, c’est très sympa…!)
-Comment encourager ou féliciter un étudiant? Je crois que ce n’est pas très spontané de ma part.

Les avantages des cours particuliers:
-Progression plus rapide (du moins, on s’adapte à l’apprenant)
-Pas de problème de gestion de classe
-Plus facile pour moi en tant qu’enseignante débutante de me former dans ces conditions.

-Réunion pédagogique (1er février):
Quelques instructions de la directrice concernant chaque apprenant pour adapter mon enseignement à leurs besoins:
-Julia et Paolo: insister sur le vocabulaire, la grammaire, la production et la réception orale + travailler les questions qu’on peut leur poser pour l’entretien qu’ils doivent passer pour habiter le Québec + travailler les points de cultures (pour répondre à des questions du type: comment fonctionne le système religieux au Québec?)
-Derly part faire son master à Rennes, donc privilégier la compréhension orale ainsi que la production orale.

Quand l’utile rejoint l’agréable…
Je voulais vous faire part d’un point culturel au Pérou: tous les profs font la fête ensemble, et parfois même avec les apprenants. Du coup, les apprenants sont plutôt désinhibés et me posent pas mal de questions personnelles, du moins un élève. Du coup je ne sais pas vraiment comment faire. Dans notre culture, on ne mélange pas le travail et la vie privée. Je sais que c’est monnaie courante dans la culture anglo-saxonne aussi. Du coup, la 1h30 de classe quotidienne est détendue, mais j’ai l’impression qu’elle l’est un peu trop. Etant stagiaire, je ne veux pas perdre ma crédibilité. Aussi, cet apprenant a un débit de parole important, je me demandais comment éviter qu’il parle trop sans lui couper la parole (il vaut mieux ça que le contraire, non?)…

Note de vendredi: préparer un peu plus mes cours, notamment mes transitions entre les activités, je passe trop du coq à l’âne à mon goût.

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2 Response to "SEMAINE 4: "El Condor pasa""

  1. Ryan says:
    23 février 2010 à 03:59

    I'm really enjoying these updates, Flo. They give me a bit of insight into what is ahead of me. Bisous.

  2. Flora says:
    23 février 2010 à 15:43

    Merci mon Ryan!!

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