Heaven's not a lie


Vendredi 10 avril 2009.


Je suis en phase 'cool'. Je ne me préoccupe pas trop de l'heure à laquelle je vais partir, comment aller à la salle. Je ne suis pas stressée. C'est plutôt rare. Surtout que depuis quelques jours, il me manque quelque chose, quelqu'un. L'excitation ne monte pas.
Je monte dans le bus aux environs de 18h20. Pas trop de monde, beaucoup de mecs, en jogging, mattant la première gonzesse qui passe. Je me sens fatiguée moralement et physiquement. Arrivée à Marseille vers 18h45, je sors l'itinéraire de ma poche. Je me rends vite compte qu'il est truffé d'erreur, heureusement que je connais la moitié du chemin pour accéder à l'Espace Julien. Je traverse Noailles, c'est la fin du marché, les gens s'agitent, parlent fort. Ca fait 7 mois que je suis dans la région, mais je n'arrive pas à me faire à la saleté des rues, on peut trouver de tout, sentir toutes les odeurs, de la meilleure à la plus mauvaise. Sans vraiment suivre l'itinéraire trouvé sur internet, j'aperçois un panneau '6ème arrondissement, Cours Julien'. C'est bon, j'y suis. En pleine montée qui m'a rappelé l'ascension de la Ste Victoire, j'aperçois un bus aux vitres teintées. C'est bon, c'est là. Autre indice: le bus est immatriculé en Belgique… Hop petite photo pour ma petite belge préférée, et je m'assois devant la salle. Une petite dizaine de personnes sont déjà là. Des ados à mèches, encore. Je me sens limite ridicule. Suis-je devenue une ancêtre?
Il est 19h20. Les portes s'ouvrent. Je me retrouve contre la scène, sans barrière, légèrement sur la droite. Des ados à ma droite, des ados à ma gauche. J'examine la salle: toute petite, mais classe. A peu près la taille de La Scène à Billère, *souvenirs*… Les plafonds sont dorées et baroques, ça fait penser à des coussins bien moelleux. Quelques tableaux sur les murs. Des visages connus: IAM, Anaïs, Bénabar… Certainement des artistes passés dans la salle… Sur la droite, je regarde le matériel. Ghinzu inscrit dessus. Hop photo. Merci Bruce pour le cadeau. Encore debout pour un bon moment je sens. Vais-je tenir le coup? J'en ai vécu des concerts rock & roll, dont le fameux concert de Ghinzu aux Eurockéennes de Belfort 2005. Prises en sandwich, morte de rire. "Stef, je crois que je me suis pissée dessus". Ah c'était le bon temps! J'en ai donc vécu des concerts, des violents, des très violents. Sauf que là j'ai perdu l'entrainement. L'excitation monte. Sentir la batterie battre, comme si elle était en moi, m'extasier devant la beauté d'un musicien qui ne fait plus qu'un avec son instrument… Je demande aux ados méchus à ma gauche s'ils connaissent le nom du groupe en 1ère partie: 'ouais, c'est Revolution [je me souviens pas du nom], ils sont deux, ça ressemble aux White Stripes'. Je me dis chouette! Un petit tour aux toilettes, pour être à 100%. Oui, parfois assister à un concert c'est comme participer à un marathon, un moment de faiblesse et on est éliminé.

Je suis impatiente que ça commence, je regarde mon portable régulièrement, teste mon appareil photo. La nana à ma droite semble être seule elle aussi. Je lui demande si elle attend quelqu'un. Elle me dit que non, qu'elle n'avait trouvé personne pour l'accompagner. Comme moi. Sauf que moi, j'ai pas vraiment cherché en fait. On commence à discuter. Elle a 31 ans, bread and born in Marseille, assistante pédagogique dans une école de commerce. Ca va, ya pire. Je commence à m'impatienter. Il est 20h30, c'est censé commencer!

20h40. Ca y est. Du mec, de la transpi et du rock & roll en vue. Batteur, plutôt mignon, un peu rond, cheveux longs à moitié sur son visage, t-shirt blanc, jean, normal. Chateur guitariste: grand, brun méchu, slim et chemise à carreaux, rien d'original. Ca commence à me saouler ce look pré-fait. Ca commence, la batterie est juste devant mon nez. Ca bourrine, mais j'admire la façon de jouer du batteur. Peut être parce qu'il est juste devant mon nez et que normalement, le batteur c'est celui qu'on entend mais qu'on ne voit pas, qu'on ne remarque pas. Le chanteur a un bon jeu de guitare. Vraiment dommage ce look d'ado. Plus le concert avance, plus j'apprécie leur son. Ca me donne envie de danser. Ouais, j'étais vraiment en manque.


21h15: fin du concert. Il n'y a plus qu'attendre Ghinzu. Les jambes se font lourdes, la tête tourne. Dis-donc, j'ai perdu ma forme olympique de 2005/2006, où rien ne pouvait m'arrêter dès qu'il s'agissait de gigs!
Le matériel se démonte, se monte. Un mec grand et gros nous demande de faire attention à nos sacs, parce que le guitariste risque de passer par là. Effectivement, ça se confirmera plus tard. J'ai peur de rien. Les gens les appellent, crient, applaudissent, ils sont désirés ça fait plaisir. Ma propre excitation monte.


Aux environs de 21h45 ils arrivent enfin sur scène. Lunettes de soleil, lumière très tamisée. Exactement comme je les avais vu 4 ans auparavant. Ils commencent par "This War is Silent". John Stargasm tranquillement assis à son piano, du moins pour le moment. J'ai la tête vers le haut tellement je suis proche d'eux. La proximité de la rock star, ça aussi ça m'avait manqué. Je suis pile poil en face du bassiste. La quarantaine, sobre en costume noir, il ne laisse rien transparaitre sur son visage. Il a de beaux yeux bleus et beaucoup de prestance. Ca sera le coup de cœur du soir. Je constate qu'un des guitaristes et le batteur sont des novices. Je suis assez étonnée du look du guitariste, qui ne doit pas avoir plus de 25 ans et qui ressemble à tous les rockeurs du moment: mèche, slim et veste en cuir.


Le concert s'accélère, John nous parle en français avec un fort accent. Le guitariste blond et maigre enlève sa chemise. John dit: "à poil", le public le suit. Il porte un caleçon rose pâle! Je pense à Flaw, je sais qu'elle le kiffe. La transpiration est bien présente, les corps sont chauffés à blanc, surtout quand montent les premières notes de "The Dragster Wave" et de "Blow". Une fille éclate en sanglot à côté de moi et je la comprends. Des frissons montent en moi, je vis le moment à fond, je me sens bien présente, ce qui est plutôt difficile à faire en concert (du moins en ce qui me concerne). John se déchaine, monte sur son piano avec un drapeau belge piqué au préalable dans la foule. Un petit jeu mesquin s'installe avec le guitariste. Ils se provoquent, semblent se disputer…

Il joueront:
Do You Read Me? (inévitable + folie dans le public)
Kill The Surfers
Mine
(remixé, en version calme)
High Voltage Queen
Je t'attendrai
(ils ne pouvaient pas ne pas chanter en français!)
Cold Love
I Wanna Be Your Dog
des Stooges (c'est le moment où le guitariste était en équilibre entre la scène et la foule, et bien sûr moi j'étais juste dessous. Il a piétiné ma veste, heureusement j'ai pu sauver mon sac. Il a pris un micro avec le pied, que j'ai pris dans le cou, il s'est allongé devant moi, m'a tendu le micro pour que je chante, bref c'était wok & woll!)
Aucunes chansons de Electronic Jacuzzi :(
PAS DE JET SEX > seul point négatif du concert.


23h25: fin du concert. Je meurs de soif, je suis pleine de transpi, et dire que je rentre sur Aix un vendredi soir, à l'heure où toutes les pouffes portent du Chanel et des talons de 15 cm, je vais ressembler à une plouc!
Je me dis que c'est le meilleur groupe de rock sur scène. Du moins actuellement. Ils donnent tout. Je les ai trouvés moins prétentieux qu'à Belfort.
Un grand merci à eux!


Mon désir de raconter le concert plus en détail a filé. C'est trop tard. Il ne me reste que des sensations.
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